L’énigmatique singularité de l’œuvre dans la peinture de Mehdi Sahabi. Pour une sémiotique de l’ « effet de l’art »

D’un point de vue sémiotique l’art est un effet de sens ; l’effet de l’art, le saisissement artistique, est un événement esthétique, affectif, cognitif, présent dans toute œuvre d’art. Cet effet résulte d’un processus que nous pouvons reconstruire, l’artistisation. Nous devons donc circonscrire un objet (l’œuvre), qui induit un effet (l’art), en exprimant un processus (l’artistisation). L’œuvre picturale ne se résume donc pas à des images : c’est un objet sémiotique composite, un hybride composé de processus, supports, matières, énergies, et tout ce qui lui confère un mode d’existence social et culturel. C’est précisément le cas des œuvres de Mehdi Sahabi ; nous ne pouvons examiner ici la totalité de ce qui en fait des œuvres, et nous nous limiterons au fait essentiel : une œuvre, pour Sahabi, est toujours une série, c’est sa manière de faire œuvre d’art. Nous examinerons donc dans ses séries picturales (۱) les tensions caractéristiques de la « nouvelle figuration », et les manifestations d’une pratique inter-picturale ; (۲) les isotopies et allotopies transversales de l’expression sérielle et multilinéaire ; (۳) le travail des strates picturales et des couches actantielles, et l’expérimentation des dynamiques imaginaires. Le processus d’artistisation, en production comme en interprétation, est celui de l’intuition (impression > synthèse > anagogie > imagination).

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